© Sokoljan, Ramses II. among the gods, detail hand (Louvre)
L'échange d'énergie ... Demeurées présentes sur terre, les divinités habitaient les temples. Et en leurs statues d'or dressées dans le légendaire naos, leur esprit était alors dès plus actifs.
- Le Bâ, ce que J. Vandier appella "les principes spirituels" ...
- Le Ka cette "énergie vitale" de la déité fonctionnait comme une centrale d'énergie. Le / la netjerou(t) était vivant(e) en sa statue à la seule condition que les prêtres puisse prendre parfaitement soin d'elle : à travers de constants cultes rythmés par des rituels très exigeants autant que précis, en le nourrissant, en l'entretenant, en le distrayant, en le protégeant, en ...
Dans la théologie égyptienne, il n'y avait pas :
- D'émotion ,
- Ni de dogme d'ailleurs,
- Aucun salut non plus du reste.
Il y avait tout juste un échange.
Que les divinités ne fussent plus servit, honorés, comme dans les temps troubles des Périodes Intermédiaires et l'énergie divine disparaissait, jetant Kemet toute entière dans le désespoir, le chaos. Les netjerou(t) permettaient à pharaon de régner, de "dispenser son bon gouvernement", ..., et ce que si l'enrichissement du pays leur profitait. Les déités attendaient ainsi une contrepartie vis-à-vis des bonnes récoltes ainsi que des victoires militaires.
De nouveaux temples,
De nouvelles statues,
Des prêtres plus nombreux ...
L'espoir ...
Le corps n'était pas le paradis de "l'âme".
Ce que nous allons chercher à comprendre c'est comment nos anciens égyptiens pouvaient percevoir véritablement la rupture, notre inéluctable mort ? Aussi, voici un des éléments qui devrait nous permettre de commencer à "appréhender" ce vaste concept et ce à travers la représentation de l' "âme" du défunt. Elle a bien cette particularité, celle de ne pas nous laisser indifférente tant par sa probable "traduction", que par sa compréhension, ...
Alors Bâ, serait-ce une analogie avec :
- L'âme des chrétiens ?
- Le "génius" des Romains ?
- ... ?
Le Bâ était intimement lié à l'être humain, qu'il fut :
- Le pharaon lui-même,
- Le commun des mortels,
- Même la plus insignifiante des déités y fut également concernée. Les netjerou(t) avaient d'ailleurs de nombreux baou (Pluriel de Bâ), ce qui leurs permettaient de se manifester sous différentes formes.
Le taureau Apis était le Bâ de la divinité Ptah,
Bénou quant à lui celui de Râ,
Notons au passage les Baou de Pê et de Nekken,
Le Bâ de mandoulis,
...
Hypogée de Ramsès VI.
Nebmaâtrê-Méryamon Ramsès-Amenherkhépeschef-
Alors, quel paradoxe avons-nous là ?
- Comment naître ?
- Quand l'être s'éteint ?
Et ce quand il "atteignait son Ka", "rejoignait son Ka", "passait à son ka", mourait en somme.
Cette "non concordance", véritablement insoutenable, poussa certainement l'Homme à affronter cette adversité :
- Avec toutes les ressources de son intelligence,
- ...,
- Avec espérance bien évidemment, et ce nous le voyons bien, à travers les quatre millénaires d'évolutions, celle d'une certaine prise de conscience !
Alors, en fin de compte ...
Nous sommes bien au début d'une certaine émanation quant à l'Homme Égyptien devant le monde, et son long effort afin de faire de celui-ci le sien et bien sûr de s'y situer aussi.
Tous les êtres vivants se trouvent en interaction avec le monde.
Cependant chez l'homme …
Ce rapport se retrouve profondément altéré si nous considérons qu'il est "le seul à être conscient" qu'il va mourir, du moins, c’est ce que nous aimons subodorer. Car en vérité les animaux ressentent bien leur mort prochaine. De cela j'en suis intimement convaincu et ce à travers de nombreux témoignages de personnes ayant travaillé dans des abattoirs modernes ceux-ci
L'Homme vit meurtri par cette rupture inexorable, autant d'ailleurs qu'à travers ses difficultés existentielles et quotidiennes, ..., le poussant alors à la réflexion. La raison "semble" être propre à l'Homme et fait de lui cet "animal bien métaphysique". Porté par la mort et la douleur, il s'étonne de son existence et en recherche une explication au sein du monde dans lequel il vit.
"Les Égyptiens sont les premiers
à avoir exposé la doctrine de l’immortalité de l’âme
et
le fait qu’au moment de la mort du corps matériel,
l’âme s’incarne dans un nouveau corps qui est prêt à naître ;
ils affirment que lorsque l’âme a terminé tout le cycle des incarnations des animaux
de la mer,
de la terre
et de l’air,
elle parvient finalement à entrer dans un corps humain, né ou préparé pour la recevoir... "
Selon Hérodote 484 à 420 B.C.E.
Héléna Petrovna Blavatsky, Doctrine secrète, vol. II, page 123.
Alors cet obstacle, nos anciens vont tantôt :
- Le nier,
- Le contourner,
- Le surmonter,
- ... C'est ainsi que Bâ devint lié à la vie.
Seulement, à l'exitence post mortem, sublimée après la rupture.
Est-ce que le corps terrestre pouvait être perçu à la manière d'un tombeau ? En tout état de cause cela représente autant d'éléments que nous pouvons découvrir mutatis mutandis, dans les sagesses égyptiennes.
Livre de la Terre.
Partie C, scène 4.
Le corps du netjer Aker, un homme avec un bâton, courbé, avec son Bâ,
Ils sont flanqués de deux netjerout et du disque de Râ émergeant.
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Vous pouvez accéder au chapitre en cliquant directement sur le titre de ce dernier !
→ Aristote et la métaphysique ...
→ Les éléments constitutifs d'un Homme.
→ Souvenons-nous du papyrus de Neferrenpet ...
→ Le Bâ ne fut pas autonome pour autant.
→ Malgré cela Bâ était un concept bien dynamique.
→ Voyons le fameux "Dialogue du Désespéré, avec son Bâ" ...
→ Afin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :
Le Bâ.
Oiseau (Ibis ou faucon) à tête humaine.
Cette représentation à tête humaine est apparue au Nouvel Empire.
Tombe d'Irinefer (N° 29).
Aristote et la métaphysique ...
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"Science des premiers principes
et
des premières causes"
Le savoir :
- Celui à partir de quoi tout s'explique ...
- Celui qui ne dérive d'aucun principe antérieur de justification : la métaphysique, elle serait alors la science de l'absolu. Si elle existe, s'est bien à travers l'Homme. Hors selon Schopenhauer, la métaphysique pourrait-être considérée comme le croisement entre le passage de l'animal à l'Homme.
Les éléments constitutifs, ceux de l'Homme.
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Divisés en deux parties :
- Un corps physique,
- Une "âme".
- Le corps physique, le djet,
- Une ombre, shut,
- Un cœur, ab,
- Un nom, ren.
- Une "âme", Bâ,
- Un double, Ka,
- Un esprit, akh,
- Un caractère, sahu ou corps spiritu.
Bâ passait donc d'un plan du réel à un autre, il demeurait ainsi différents niveaux d'existences :
- Le monde des vivants,
- Le monde des Maâkherou / des défunts / "Justifié de voix",
- Le monde des divinités,
- ...
La mort "totale" était impensable pour nos anciens Égyptiens ... Le Bâ était un principe spirituel, lié et à la fois indépendant de son support physique, agissant pour son propre compte.
Bâ était :
- La somme des forces immortelles inhérentes aux êtres humains, composant sa personnalité.
- Mais c'était aussi "un être sexuel corporel", il avait besoin de nourriture, de boisson, ...
- ...
"L’âme n’a pas vécu ces vicissitudes uniquement après la vie humaine.
Avant de naître en ce monde,
elle est née
et
morte dans de nombreux autres mondes.
La vie terrestre n’est autre qu’un devenir,
Kheper,
dans l’ensemble des devenirs, Kheper, qui ont précédé et qui suivront.
Elle [l’âme] a eu une durée infinie avant sa naissance [sur la Terre]
et
une durée infinie après sa mort.
Si je devais résumer sa condition d’être en un seul mot,
je ne dirais pas qu’elle est immortelle,
mais plutôt qu’elle est éternelle."
Selon Gaston Maspero (1 846 - 1 916)
Gaston Maspero, Études égyptiennes, page 23, Éditions Imprimerie Nationale, 1879.
La rupture ...
Bâ n'apparaissait ainsi qu'après celle-ci. A la manière d'une partie volatile de nous-même, il s'envolait alors avec ce pouvoir, celui de voyager en liberté. Manière de double éthéré du défunt, affranchi maintenant du corps, il reprenait en quelque sorte sa liberté, survolant les endroits aimés dans le passé de l'entité considérée, retournant se poser sur la momie, ... Du "ciel à la terre", afin d'errer auprès de son corps et ce jusqu’à ce que la purification du Ka-djet permette à nouveau leur réunion.
En fait ...
Il ne s'éloignait pas.
Il "Sortait au Jour". Alors, chaque soir, il retournait vers son corps. Se réunissant ainsi avec lui, assurant l'existence continue, celle du corps dans l'au-delà.
"Lève-toi vers la vie,
car vois-tu,
tu n'es pas mort !"
"Je recommence à vivre après que je fûts mort ;
je ressuscite après la mort."
"Je vis.
Pour moi, plus de souffrance !
A moi la joie !"
Textes des sarcophages I 44, V 438 et V 467.
Bâ circulait ainsi entre :
- Les immortels,
- Et même les mortels.
Demeurait cependant deux éléments bien indissociables :
- Le corps intègre : le djed, sah la momie ...
L'enveloppe charnelle ...
Intègre et ce sous peine de devenir Khat, cette dépouille déliquescente.
Intègre car nécessaire à la préexistence du Bâ, de son identité, à la manière d'un intermédiaire, d'une porte entre les immortels et les vivants.
- Et le Bâ.
G23 G53
Principe divin ...
Improprement traduit par "âme", "pshychê", ... Hypostase de l "âme" en tant que séparée du corps.
"Tu montes,
tu descends
[...]
tu glisses,
comme ton cœur le désire,
tu sors de ton tombeau chaque matin,
tu y rentres chaque soir"
"Livre pour Sortir à la Lumière", LXXXII -XCI, trad. P. Barguet.
Aussi grâce au Bâ ...