Dans la littérature égyptienne…
Les textes considérés comme pouvant être des "contes" consistent à raconter bien souvent l’intervention de netjerout annonçant le destin du nouveau-né par exemple !
Aussi…
Cette désignation relève plutôt d’une sorte de catégorisation tout à fait moderne et ce dans l’objectif probablement de rapprocher les fameux textes anciens d’un genre qui nous serait, à nous contemporains, bien plus connu et en adéquations avec notre culture !
Quand bien même…
Il n’existe véritablement aucun terme qui puisse correspondre au mot "conte" dans la langue égyptienne ancienne, contrairement à d’autres genres littéraires bien documentés.
Souvenez-vous à cet effet de "Romans et contes égyptiens de l’époque Pharaonique" de G. Lefebvre, il en fit une certaine typologie :
Ils traduiraient selon lui des prophéties, des révélations,
Vous comprendrez certainement comme moi, qu’il devient dès lors bien hasardeux de tous les réduire à des catégories spécifiques ! Même si au demeurant il nous faut garder à l’esprit, comme le mentionnait à mon sens si justement M. Dominique Farout, spécialiste de l’Ancien et du Moyen Empire :
"Tout le problème provient de cette distance de la pensée de l'Égypte ancienne
et
de la nôtre ;
trop souvent nous nous égarons dans notre façon de penser,
alors que les choses sont bien plus simples
et
plus évidentes…"
Aussi, les "contes" de nos anciens égyptiens ne constituaient-ils pas, avant tout autre considération, d'histoires, de récits ressortissant, pour beaucoup d’entre eux, du merveilleux mêlant croyances, cultes, pratiques,… ?
Bien souvent du reste après le Nouvel Empire…
Nous sommes en mesure de rencontrer des "récits populaires" ! Nonobstant, ne vous y tromper il devrait s’agir de véritables compositions littéraires ! A tel point, qu’ils furent réitérés à moult reprises et ce par des entités qui ne devaient certainement n’appartenir qu’à une caste minoritaire de lettrés !
Aussi…
A vouloir présenter de telles œuvres de façon bien popularisée, cela n’aboutirait-il pas finalement à ce que ce soit le destinataire même que nous serions aptes à appréhender ?
A cet effet…
Je vous convie au bon souvenir d’un certain Chappaz...
Ainsi la présence de particules communicatives placées souvent en début de paragraphe introduisait un nouvel élément du récit, telles que m.k, m.ṯn que l’on traduit par "vois- tu", "voyez", cela laisse à penser que ces textes furent lus ou contés et ce à un large public !
"Combien heureux celui qui raconte ce qu'il a vécu !"
Heureux celui qui raconte ce qu'il a éprouvé,
les choses mauvaises ayant été surmontées !
Jolie phrase du conte du naufragé !
Rš.wj sDd(w) dp(w).t.n.f.
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"Vivre"…
"La vie"…
La pyramide d'Amenemhat I.
Pharaon fondateur de la 12e dynastie...
Pourquoi vous montrer cette pyramide au sein de ce conte ? Même si du reste elle demeure bien intéressante.
Tout simplement parce que la mort du pharaon Aménemhat I va amener Sinoué à l'exil.
À fuir son beau pays en vérité...
Nous sommes bien au centre des vertus morales comme politiques d'ailleurs, de notre héros, et bien sûr de tout égyptien !
Le récit de ces aventures nous retrace finalement la vie bien mouvementée de Sinoué.
Cependant...
Cela devait servir visiblement à transmettre à la fois une certaine conception du monde d'alors, autant qu'une morale qui probablement se voulait bien sage. Deux aspects qui furent bien le noyau de cette société, et que l'on retrouve évidemment à plusieurs reprises dans les enseignements prononcés et cela fort souvent du reste, par un souverain, un sage,...
Ici, furent apparemment illustrées :
Ainsi, au Nouvel Empire...
Le conte de Sinoué resta l'une des œuvres les plus populaires de la littérature égyptienne.
D'ailleurs, plusieurs centaines de copies nous sont ainsi parvenues jusqu'à nous, dont les plus anciennes auraient été rédigées pendant la 12e dynastie, à l'époque même du héros de ce conte, Sinoué...
Linteau : el-Licht.
Metropolitan Museum.
Premier dirigeant de la 12e dynastie...
Amenemhat I.
Nom d'Horus : Wehemmesut (Seheteptawy).
Nebty nom : Wehemmesut (Seheteptawy).
Ca 1976-1947 BC
Plan de l'article...
→ Quelle fut la première civilisation ayant inventé et employé l'écriture... ?
→ Aucune place pour une littérature gratuite !
→ Alors, si nous nous référions aux contes !
→ Ainsi le Moyen Empire...
→ Quand Sinoué fut vainqueur...
Le plus grand ostracon de l'histoire de Sinouhé...
s3-nh.t
Ashmolean Museum, l'Université d'Oxford.
Quelle fut la première civilisation ayant inventé et employé l'écriture... ?
En tout cas...
Nous pouvons affirmer que c'est dans la vallée du Nil que fut probablement créée la plus ancienne littérature écrite attestée à ce jour.
De fait, Kemet...
Fut bien par excellence, la terre des scribes.
Intégration cosmique...
Dominée par un demi-Homme, le pharaon... Pour autant, cela ne fut pas qu'un style d'expression ! C'était bien une littérature qui permit finalement d'entrée en relation avec les divinités, et bien sûr, vous vous en douté, avec le monde de l'au-delà.
Seulement voici quelques épithètes comme :
Simplificateurs en tout état de cause puisqu'ils ont comme origine nos propres expressions et pensées, parfaitement éloignées du réel contexte historique de nos anciens, bien renfermés que nous sommes dans notre bulle protectrice, de plus en plus étroite d'ailleurs...
Aucune place pour une littérature gratuite !
Ainsi...
De cette même manière...
Il n'y avait pas d'art pour l'art. Mais plutôt des artisans à la prestigieuse dextérité comme vous le savez...
N'oublions pas non plus tous ces réseaux de symboles qui étaient bien spécifiques à Kemet.
Paroles...
Écrits... Tous cela furent en quelque sorte des instruments d'efficience suprême au sein d'un monde qui pouvait bien paraître terrifiant sous certains angles.
Incompréhensible probablement aussi sous d'autres...
Alors...
Serait-ce trop avancé que d'énoncer le fait que nous ne connaissons encore que bien peu de chose quant à cette théorie littéraire ?
Par commodité probablement...
Beaucoup d'auteurs élaborent une certaine classification quant à cette même littérature.
Par genre par exemple ! Mais il en demeure bien d'autres...
Cependant, tout cela est-ce arbitraire ?
En tout cas, ce qui en ressort bien souvent, c'est bien :
Nonobstant, le défunt était en permanence présent...
Accompagné de scènes figurées...
Ce qui semble toutefois bien certain c'est que :
N'avez-vous jamais remarqué d'ailleurs :
Le côté humain, politique et cela au sein du Moyen Empire.
Le pittoresque, le gracieux, le caricatural,..., et cela au Nouvel Empire...
Voici le fils
et
successeur d'Amenemhat I,
le pharaon Sésostris I.
59 - Se-hotep-ib-ra / Amenemhat I, (1976 - 1947).
60 - Jeper-ka-ra / Senusert I / Sesostris I, (1956 - 1911/10).
Alors maintenant, si nous nous référions aux contes !
Nous en retirerions bien fréquemment une chronique populaire parfois bouffonne.
Voir même complètement dénaturée…
Mais, dès plus amusante aussi !
En tout cas...
A nos yeux et peut être aussi à ceux des contemporains des dites histoires, cela aurait probablement aboutit, parfois, à ce que les pharaons eux mêmes en pâtirent. Leur gloire qu’ils soignèrent du reste particulièrement tout au long de leur règne pouvait parfaitement s'en trouver ternie, à la manière finalement de rumeur populaire...
A tel point :
Ainsi au Moyen Empire...
Notons au passage que la langue de cette époque demeura bien classique aux vues des ères suivantes.
Souvenons-nous aussi de ce corpus de textes bien mémorables. Car finalement en ce qui concerne la littérature, cela fut bien une période très riche.
Avec :
Et d'ailleurs le plus connu d'entre eux fut probablement le conte du naufragé !
Quand Sinoué fut vainqueur...
Extrait du papyrus relatif au conte de Sinouhé.
Papyrus Berlin 3022 (Référence P. Berlin 3022).
Du 19e siècle avant notre ère !
12e dynastie...
Neues Museum, Berlin.
Visiblement...
Le combat fut bien inévitable !
"A l'aube tout le pays accourut.
[...]
Et voici qu'il prit son bouclier, sa lance et sa brassée de javellines.
Je réussis à écarter de moi ses traits qui tombèrent à terre et l'obligea à épuiser ses armes contre moi.
Je déchargeai alors mon arc contre lui, ma flèche s'enfonça dans son cou, il cria et il s'abattit face contre terre.
Je l'achevai avec sa propre hache et, le pied sur son dos, je poussai mon cri de victoire.
Tous les Asiatiques crièrent de joie ;
je rendis des actions de grâces à Monthou, le netjer de la guerre que nous adorons à Thèbes tandis que ses gens se lamentaient sur lui.
Le prince de Syrie me serra dans ses bras.
J'emportai tous les biens du vaincu,
je pris ses bestiaux
et
voilà que ce qu'il avait voulu me faire, c'était moi qui le lui faisais.
Je pris tout ce qui était dans sa tente.
Je pillai son village et je m'enrichis, mon trésor s'arrondit et mon troupeau s'accrut."
Sinoué était rassuré !
Car il vit que les netjerou s'étaient bien montrés gracieux et indulgents vis-à-vis de lui...
Lui qui, rappelez-vous, fut un fuyard.
Pourtant, un curieux sentiment semblait se faire jour en lui...
Mais voilà...
Il vous faudra attendre, un peu, afin d'en connaître prochainement la suite...
Afin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :
• Sources...
Claire Lalouette Contes et récits de l'Égypte ancienne (p139-153), Flammarion, Paris 1995
Aylward M. BLACKMAN, Middle-Egyptian Stories, 1. The story of Sinuhe, 2. The shipwrecked sailor (Bibliotheca Aegyptiaca II); Bruxelles: 1972, 1- 41.
Karl Richard LEPSIUS, Denkmaeler aus Aegypten und Aethiopien, 6. Abtheilung, Vol. XI und XII (Taf. I- CXXVII); Berlin: 1858; Geneve: 1973, Taf. 104- 107.
Gustave Lefebvre "Romans et contes égyptiens de l'époque pharaonique", Paris, 1949, p. 1. cette histoire.
Cfr E. Blumenthal, Die Erzählung des Sinuhe, dans Texte aus der Umwelt des Alten Testaments, III.5, Gütersloh, 1995, p. 884 (note b), qui renvoie à N. Grimal, La stèle triomphale de Pi('ankh)y au Musée du Caire (MIFAO, 105), Le Caire, 1981, p. 284; Guglielmi, Zur Adaptation, p. 347-364. Les phrases relevées sont: B 255 (pAnastasi IV, 5.3); B149-150, B 222-223, B 254, B 274 (stèle de Piankhy); B 28-29 (biographie d'Oudjahoresné).
• Sitographie...
http://staff-www.uni-marburg.de/~aegypt/sinlit.htm
Aphorisme...
Ceci pour autoriser et provoquer d'autres pensées !
Aucune prétention...
Ne prétend pas tout dire...
"Il n’y a pas d’erreur dans la vie,
il n’y a que des leçons.
Il n’existe pas d’expérience négative,
il n’y a que des occasions de mûrir,
d’apprendre
et
d’avancer le long de la voie de la maîtrise de soi.
La force vient de la lutte.
Même la douleur peut être une enseignante".
Extrait du livre "Le Moine qui vendit sa Ferrarie".
d(w) ˁnḫ nb, ḏd(.t) nb, wȝs nb, snb nb ; ˁnḫ(=w) ḏ.t
"Doué de toute vie,
de toute stabilité,
de tout pouvoir,
et de toute santé ;
qu'il soit vivant à jamais"
Vie, santé, force (v.s.f.).
Vie, force et santé.