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Il fut cette divinité enfant protecteur des bêtes sauvages, la déité Ched en vogue sous la 18e dynastie... ! En Égypte ancienne !
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Le panthéon de nos anciens égyptiens comportait comme vous savez certains netjerou enfants. Et Ched en fit partie. Même si nous savons qu'il est apparu seulement qu'au cours de la 18e dynastie.
Etait-ce d'ailleurs une véritable coïncidence si son arrivée correspondit aux apparitions sémitiques comme celles par exemple de Rechep, d'Anat, de Kadesh, d'Astarté,... ?
Une arrivée finalement bien tardive, fut-ce :
- A la faveur des invasions qui précédèrent le Nouvel Empire ?
- Etait-ce grâce au commerce ?
- ...
Aussi deux stéréotypes semblent lui "coller" littéralement à la peau, à savoir :
- Sa jeunesse,
- Et son autorité vis-à-vis des bêtes sauvages !
"Livre pour Sortir au Jour" de Ptahmes (Apophis).
Nouvel Empire, 18e - 19e dynastie.
Papyrus peint.
Musée du Louvre
Ched
avait la réputation de protéger les Hommes
contre les morsures de serpent !
Paradoxalement à sa physionomie...
Nous rappelant constamment et si justement du reste sa jeunesse, notre netjer ne devait-il pas protéger nos anciens contre les bêtes sauvages, les maîtriser,..., voir même les dompter ?
Voyez :
La vie privée des anciens de René Ménart.
Tome III...
"LE TRAVAIL DANS L’ANTIQUITÉ
L’AGRICULTURE.
LA VIE PASTORALE"
D'ailleurs...
La traduction même de son nom ne signifierait-elle pas "le sauveur" ?
L'occasion donc, pour nous, d'appréhender le fait qu'en dépit de son jeune âge, Ched fut bien avant tout une divinité protectrice.
Le jeune netjer Ched qui visiblement devait chasser...
"Le sauveur".
Vers 1200 à 800 avant notre ère...
Ce type de stèle préfigurait visiblement les stèles "D'Horus-sur-les-crocodiles".
© Musée du Louvre.
N524.
© G. Poncet.
Plan de l'article...
→ Son enfance transparaît donc...
→ Une sorte de matérialisation...
→ Ne pas confondre avec "Horus sur les crocodiles" !
→ Protection contre les blessures toxiques…
→ Alors qui fut donc ce netjer enfant dont le rouge fut sa couleur ?
→ Ched fut bien en vogue sous la 18e dynastie...
Son enfance transparaît donc...
A travers évidemment son visage,bien juvénile :
- Son crâne presque rasé entièrement,
- Sa fameuse mèche de cheveux lui pendant latéralement, sur son profil,
- Son torse nu, bien souvent,
- Sa façon de se vêtir aussi qui finalement se résume à un pagne d'où pendaient visiblement et souvent d'ailleurs, de longs rubans,
- ...
Une sorte de matérialisation...
Mastaba de Merouka.
Vizir du souverain Téti...
Nous sommes au sein de l'Ancien Empire.
Il comporte la sépulture de toute la famille.
Antilope bubale.
Une concrétisation quand il s'agit de ses liens avec les animaux sauvages, nous le vîmes bien souvent figuré avec une tête de gazelle, disposée parfois sur son front.
Nonobstant...
Sa domination sur le monde sauvage fut davantage visible encore à travers sa maîtrise des animaux qu'il semblait posséder à travers ses propres mains.
Ici...
Là...
Un serpent !
Sans évidemment omettre...
Les fameux crocodiles, que notre netjer piétinait du reste bien souvent.
De plus, vous l'aurez certainement admiré muni de quelques artefacts comme :
- Un arc,
- Et des flèches bien évidemment,
- ...
Cela devait-il véritablement lui permettre :
- De chasser les animaux du désert ?
- De protéger visiblement les hommes contre certaines forces néfastes, les esprits malfaisants, les animaux dangereux comme les reptiles, les crocodiles de l'Iteru, les scorpions, les insectes et les fauves du désert.
- ...
Ne pas confondre avec "Horus sur les crocodiles" !
Si Ched et Horus peuvent parfois se confondre, du moins à nos yeux de contemporains modernes, ils n'en demeurent pas moins qu'ils furent parfaitement distincts.
Toutefois...
Tous les deux semblent cependant nourrir une iconographie qui peut parfois prêter à une forte confusion.
Ainsi...
Lorsque notre netjer Ched fut figuré debout sur un crocodile maîtrisant de ses mains les animaux sauvages, nous ne pouvons alors que faire le parallèle avec les représentations sculptées du jeune Horus.
"Cippe d'Horus"...
"Horus sur les crocodiles"...
D'ailleurs dans les deux cas, que cela fut Ched ou Horus, nos anciens Egyptiens n'auraient-ils pas voulu montrer l'autorité que ces netjerou avaient vis-à-vis des bêtes sauvages ?
Si nous voulons bien adhérer au fait que Ched ait su parfaitement les dompter, les chercheurs semblent cependant davantage sceptique vis-à-vis d'Horus (?) Car celui-ci en fut bien souvent victime surtout du reste lorsqu'il était enfant. Et nous revenons alors bien au rôle plus général de sauveur qu'Horus avait pu parfois revêtir et cela en sa qualité de Ched-Horus.
Protection contre les blessures toxiques…
Nous voici en présence visiblement d’une stèle guérisseuse, c’est-à-dire protectrice. Nous pouvons voir d’ailleurs Horus piétinant apparemment des crocodiles couchés sur une sorte de socle, parfois un naos.
Ces types de cippes étaient généralement disposés au sein de la salle principale des maisons afin de protéger le foyer. Nous mentionnons bien ici la sécurité familiale. Ce qui rendait ce netjer probablement très populaire. De fait, il devait avoir pris pas mal d’intérêt dans la vie quotidienne de nos anciens.
Ainsi, voyez le netjer Bès…
Il surmontait ici le jeune Horus et semble de plus bien menaçant.
Et comme vous l’avez certainement remarqué, Horus est représenté de face (Rarement de profil d'ailleurs !) et bien sous l’aspect d’un jeune garçon à la manière de Ched, ce qui déjà peut poser quelques soucis d’identifications.
Le netjer serrait donc dans ses mains :
- Un fauve,
- Un reptile,
- Une antilope,
- Un oryx,
- …
Cippe d' "Horus sur les crocodiles".
Certains paradigmes de nos anciens semblent nous laisser subodorer qu’Isis avait sauvé Horus en le cachant dans les marais et ce vis-à-vis de son ennemi, le netjer Seth comme vous savez.
Aussi…
Souvenez-vous de cette légende quant à la guérison même d’Horus qui visiblement s’était fait piqué par un scorpion, mordu par un serpent,…, et ce au sein des marais.
D’ailleurs…
Ce mythe ne serait-il pas à l’origine même des cippes, des stèles magiques,… ? Notons au passage que nous dénombrons aujourd'hui environ 500 stèles "d'Horus sur les crocodiles". Apanages des médecins-magiciens, ainsi leur iconographie était en relation directe avec le mythe d'Horus.
En conséquence de quoi :
- Muni d'une incantation magique...
Au dos de la stèle nous pouvons découvrir des textes invoquant certaines protections que ce netjer pouvait bien apporter aux humains.
- Accompagné en cela certainement d’un liquide...
Probablement l’eau de l’Iteru !
Celle-ci aurait été versée sur la stèle puis ensuite récupérée.
Fut-ce par le propriétaire ?
Un médecin ?
Un magicien ?
Un prêtre ?
... ?
En tout cas, il semblerait bien qu’un certain personnage avait comme fonction d’appliquer cette eau chargée maintenant d’une certaine puissance divine et ce :
- Sur la "plaie",
- Ou alors de la faire boire au patient,…
Cela pouvait tout autant se concrétiser par le fait de frotter la pierre sur la piqûre, sur les morsures d'animaux venimeux,…, ce qui du reste expliquerait peut-être cette sorte d’aspect usé, voir même patiné de la plupart de ces petits monuments.
Alors qui fut donc ce netjer enfant dont le rouge fut sa couleur ?
Pouvons-nous le connaître davantage si nous investiguons dans cette symbolique, celle qui se réfère au choix de sa couleur de prédilection ?
Le rouge...
Je pense évidemment que oui. Car les couleurs furent bien remplies de significations en cette ère antique.
D'ailleurs, ne l'étaient-elles pas au point que nos anciens peignaient rituellement leur corps ? Et ce sans pour autant penser à un quelconque rituel de dévotion Séthien ou autre, mais plutôt dans un rite pastoral.
Ainsi dixit Serge Sauneron :
"La lumière,
pour les Égyptiens,
est une pluie de petites particules lumineuses (photons),
comparable à la fine poussière qui sort d'un tamis (nkr)"
Les Kmtyw pouvaient-ils véritablement concevoir la lumière et ce à la manière d'un faisceau d'ondes ? Et dont les vibrations devaient se propager dans l'espace ?
Y voyaient-ils véritablement quelques corrélations entre :
- La lumière,
- Et la couleur ? Cette dernière fut en tout cas considérée primordiale dans cette antiquité, probablement faisait-elle, d'une certaine façon, partie intégrante du vivant, selon nos anciens bien évidemment !
"Youn" ne signifiait-il pas en même temps :
- Couleur,
- Et "Caractère d'un être humain" ? Alors, ce mot "couleur" ne fut-il pas lui aussi empreint de puissance ?
Dans cet art pictural, les couleurs avaient une signification bien spécifique, précise même et du reste parfaitement indépendante de leur valeur esthétique ! De fait, les netjerou ne furent pas dénués de couleurs et le rouge semble avoir été "attribué" au moins à Ched.
"Parmi tous les systèmes d'écriture au monde,
l'écriture hiéroglyphique est unique
grâce à la possibilité supplémentaire qu'elle offre de différencier les signes par les couleurs.
Ainsi,
l'homme est de couleur rouge,
la femme de couleur jaune,
une convention que l'on retrouve également dans le domaine des arts plastiques de l'Egypte ancienne.
L'écriture égyptienne met ainsi en évidence sa filiation
avec l'art.
En principe,
à chaque signe correspond aussi, à côté de la forme fixée, une couleur déterminée"
Erik Hornung.
"L'esprit du temps des Pharaons".
Le rouge du désert et celui de Ched...
Desher, l’inspiration de la terreur…
Desherou, les serviteurs maléfiques de Seth…
Desher-ty, signifiait bien "terrible"...
...
Cette couleur est fondamentalement associée à Seth, et elle semble du reste s’opposer au noir osirien tout autant qu’au blanc horien.
Ce fut visiblement la couleur :
- De l'aridité du désert environnante.
Le rouge fut donc la couleur de Seth, ce netjer "fauve", ce "roux", en raison, probablement du sable du désert.
Un territoire "extérieur"...
Un territoire étranger... Comme l'origine suspectée du netjer Ched.
- Du "brûlé" par ce netjer et démiurge Râ.
Celui du défenseur de Râ.
Souvenez-vous, debout à la proue de cette barque divine, Seth frappait Apopis avec sa lance !
- D'ailleurs, le verbe "rougir" était synonyme de "mourir".
- Nous l'associons aisément à une teinte dès plus agressive.
Voir même menaçante...
"Faire des choses rouges", cela devait dès lors signifier faire du mal.
Des sentiments mauvais, avoir "le cœur rouge" devait alors signifier, être en colère.
- La force !
La victoire...
La vie...
- La couronne rouge de l’ancien royaume de Noubet, Nagada, la Ouret-hékaou ou "Grande de magie" de Haute-Égypte.
- ...
Mais aussi :
- La vie est rouge (E. Mveng)...
- La puissance...
- Le désordre...
- Et les guerres sont rouges (T. Obenga)...
- Les fibres de la mort sont rouges (M. Griaule)...
- Et le pays des morts aussi (Textes des Pyramides)...
- De même la sécheresse et la stérilité (L. De Heusch)...
- ...
Ched fut bien en vogue sous la 18e dynastie...
Comment alors en effet, expliquer que Ched, netjer mineur s'il en est du panthéon, ait pu jouir d'un véritable culte ?
Certes...
Il n'eut ni temple ni fête.
Cependant cela n'empêcha pas nos anciens Egyptiens, de la 18e dynastie en particulier, de le prier au moyen de stèles et de papyri finalement assez nombreux.
En témoigne, cette stèle en calcaire peint du musée du Caire, trouvée en 1916 dans l'hypogée 525 de Tell el-Armana.
Au registre inférieur...
Un certain Ptah-may, visiblement le donateur de cette stèle : il y fit figuré une scène d'offrandes.
Au registre supérieur...
Ched, armé d'un arc dans sa main gauche faisait face à la netjeret Isis qui lui présentait la croix de vie ankh.
Un grand scorpion, surmonté de deux flèches, les sépare. Si nous comprenons l'appel de Ptah-May à la vocation protectrice de Ched, qui l'aura peut-être protégé des scorpions, il n'en demeure pas moins un fait bien surprenant.
Râmès rendait ici visiblement un hommage à...
Horus,
Isis,
et au netjer Ched !
Département des Antiquités égyptiennes du Louvre, E 16343.
Salle Sully, n°28, vitrine n°6...
Mais voilà...
Il vous faudra attendre, un peu, afin d'en connaître prochainement la suite...
Je vous ai intéressé ?
Alors @ bientôt peut-être !
Dans le temple de sa mère divine, celui d'Hathor, sis à Dendérah !
Un bas-relief du netjer Ihy, un autre nerjer enfant...
(Associé aux fêtes hathorique il fut "le joueur de sistre" ou "le musicien").
Afin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :
- Sources...
Collection "Passion de l'Egypte" Editions Atlas 2003
Dictionnaire de la Civilisation Égyptienne - Rachet Guy - Larousse
Les Dieux de l'Egypte, l'un et le multiple. Erik Hornung, Champs / Flammarion
Pinch, Geraldine (2004) Mythologie égyptienne : Un guide pour les dieux, déesses et les traditions de l'Egypte antique. Oxford University Press.
La Mythologie Égyptienne - Aude Gros de Beler - Editions Molière
Dieux et Déesses de l'Égypte ancienne - Dr. Edouard Lambelet - Editions Lehnert & Landrock - 1989 - Les divinités de l'Égypte ancienne et comment les reconnaître.
Nadine GUILHOU - Janice PEYRE : La mythologie égyptienne.
Ziegler, Bovot, L'Egypte ancienne, Manuel de l'Ecole du Louvre, Paris, 2001, P. 194.
Jean-Pierre Corteggiani, "L'Égypte ancienne et ses dieux", Fayard, p. 280.
Sydney H. Aufrère, "Serpents, magie et hiéroglyphes", Enim 6, 2013, p. 93-122.
Et plus particuliérement :
"Le dieu Ched. L'évolution de son culte dans l'ancienne egypte". Bulletin de l'institut d'Egypte XIII , 1390 -1931, page 67 à 84.
Maurizio Damiano-Appia, "L'Egypte : dictionnaire encyclopédique de l'ancienne Égypte et des civilisations nubiennes " Gründ, 1999, page 288.
"L'Harmonie du monde, anthropologie culturelle des couleurs et des sons en Afrique depuis l'Egypte ancienne" édition Menaibuc, 2000...