ânkh ...
"La crue du Nil
est un phénomène qui frappe d'étonnement ceux qui y assistent ;
et
qui paraît tout à fait incroyable à ceux qui en entendent parler.
En effet,
tandis que les autres fleuves diminuent vers le solstice d'été,
et
se dissipent de plus en plus à partir de cette époque,
le Nil,
seul,
commence à croître,
et
ses eaux grandissent de jour en jour
jusqu'à inonder enfin presque toute l'Egypte."
Diodore de Sicile.
Le netjer androgyne Hâpy de la crue du Nil.
Les Égyptiens invoquaient fréquemment Hâpy :
"Salut à toi, ô Nil,
issu de la terre,
venu pour faire vivre le pays,
toi qui inondes les champs
que Râ a créé pour faire vivre tous les animaux,
toi
qui produit l'orge
et
fait pousser le blé afin que les temples soient en fête.
Si le Nil est paresseux,
les nez s'asphyxient,
tout le monde s'appauvrit.
S'il se soulève,
le pays est dans l'exultation
et
chacun est en joie"
Le culte de Hapi a joué un rôle important dans la culture, l’agriculture égyptiennes anciennes, ...
La crue annuelle du Nil ...
Elle était un événement central du calendrier égyptien !
Hapi était vénéré pour son rôle dans la fourniture des eaux vitales qui permettaient à la civilisation de prospérer.
Il est également orthographié Hapy ...
C'était une divinité importante dans la religion égyptienne ancienne, associée à la crue annuelle du Nil comme vous savez. Ce fut un événement naturel crucial dans l’Égypte ancienne, car elle a apporté du limon fertile aux terres, permettant ainsi une production agricole abondante.
Hapi était de fait considéré comme la personnification de la crue du Nil et était considéré comme une divinité bienveillante et vivifiante !
Il était souvent représenté comme une figure rondelette et androgyne avec des seins pendants et une barbe, symbolisant à la fois la fertilité de la terre et des eaux du fleuve. Les caractéristiques androgynes représentaient la dualité du Nil, avec les régions du Haut Nil (sud) et du Bas Nil (nord).
Mais les caractéristiques androgynes pourraient aussi être interprétées uniquement comme des seins d'homme, étant les seins développés par les hommes s'ils sont obèses, cette obésité étant considérée comme un symbole d'abondance.
Il était associé à des symboles d'abondance :
Il était divisé en deux aspects, représentant le Haut Nil et le Bas Nil. L'aspect du Haut Nil était appelé « Hapi-Taui » et était associé aux régions méridionales et plus reculées du Nil, tandis que l'aspect du Bas Nil était « Hapi-Res » et représentait les parties nord du Nil plus accessibles.
On croyait que le nTr contrôlait les crues annuelles du Nil, vitales pour la prospérité de l’Égypte.
Les eaux de crue ont déposé du limon riche en nutriments, garantissant des récoltes abondantes. En conséquence, Hapi était considéré comme une divinité bienveillante qui apportait la vie et la subsistance au peuple !
Les anciens Égyptiens faisaient des offrandes et des prières à Hapi lors de l'inondation annuelle du Nil. Des temples et des sanctuaires dédiés à Hapi furent construits le long du Nil, et des festivals et cérémonies furent organisés en son honneur.
Hapi était souvent associé à d'autres divinités :
ca 1500 - 1250 BC
Faience
WIDTH : 4 cm
On voit très bien ici le nTr Hapi,
divinité fluviale,
celui du Nil qui tient un signe Nefer (=beau, bon).
tenant le Signe Nefer (une formule de vœux du nouvel an) .
L'origine de Kemet : le Nil. L'origine du Nil : Hâpy ? Cependant, n'oublions pas l'essentiel, celle de la place du travail des hommes dans cette réussite agricole, elle fut bien loin d'être négligeable.
ânkh ...
Hâpy.
Ḥˁpj
"Le père des netjerou(t)".
"La nourriture de l'Égypte".
"Celui dont la venue met les humains en joie".
"Je suis le maître de l'eau".
Pour nos anciens Égyptiens ...
Pour nous contemporains ...
Cette eau était, et est toujours d'ailleurs, parfaitement indispensable à la vie. Une richesse pour Kemet et ce dans n'importe quelle ère considérée. La relation entretenue par le peuple vis-à-vis de Hâpy fut en effet très particulière, la prospérité de l'Égypte dépendait bien de ce fleuve ainsi que de sa crue.
Nombreuses furent les incantations adressées à Hâpy. A commencer par celle formulée au Jour de l'An ; une journée que marquait la première montée des eaux, elle inaugurait ainsi, comme vous savez, la fameuse saison d'Akhet i.e. l'inondation.
Vénéré dès les premières dynasties, Hapy devait habiter au sein de lieux cachés comme par exemple :
Nous sommes alors en Basse-Égypte, à Khérara (Memphis). Hâpy y fournissait le delta et devait même être la personnification de sa réminiscence : là où le Nil surgissait, notre netjer résidait.
Vivaient là également bien d'autres grandes divinités :
→ A commencer par Khnoum par exemple, un netjer créateur,
→ Tout comme Satet,
→ Et que penser d'Anouket ?
→ ... Ce sont bien elles, qui une fois l'an, libéraient d'énormes quantités d'eau et de limon afin de fertiliser le sol d'un pays souvent assoiffé par des mois de sécheresse et ce de façon parfois bien ininterrompue. Alors à Hâpy revenait le rôle de reconstituer ces énormes réserves d'eau tirées du Noum : d'ailleurs la crue annuelle ne s'appelait-elle pas "la venue de Hâpy" ?
→ Du reste, parrmi les netjerou(t), il fut notre Nekhbet, reconnue comme l'épouse du netjer de la thématique d'aujourd'hui !
De là, il versait le contenu de deux jarres pour faire monter les eaux de Haute-Égypte ! L'adulation vouée à Hâpy s'était probablement affermit à partir de Biggeh, cette île sur le Nil, réputée en outre pour avoir abritée une des "dernières demeures" d'Osiris. Ainsi le culte voué à notre netjer s'était expanser tout au long du Nil, passant alors de la Haute vers la Basse-Égypte. L'étendue croissante de cette vénération dans l'ensemble des temples riverains de l'Iteru engendra au passage un lien entre les deux Pays.
Voici donc les fameuses sources du Nil.
Nous sommes bien au temple d'Isis et ce à Philae.
Ainsi, l'Itéru jaillissait des vases.
Notre netjer se trouvait dans une grotte entourée, comme vous voyez, du serpent se mordant la queue, évocation du cycle de l'eau.
Le signe zodiacal du verseau l' "aurait" comme origine.
Ḥˁpj fut lié notamment à :
, voici donc une représentation datée du Moyen Empire.
Hâpy symbolisait l'eau de Noun (Nwn) :
Cette eau était bien loin d'être damnable, l'eau du Noum, l'eau l'océan primitif, ... Une eau lointaine dont le retour donna naissance à l'un des plus importants mythes de l'Égypte antique, celui de la "lointaine": il mettait ainsi en scène, comme vous savez, les netjerout Hathor, Sekhmet, ... Ainsi, cette bienfaitrice, cette eau se répandait bien généreusement sur les rives craquelées après des mois de sécheresse, et ce fut bien là un évènement festif.
Aussi, étudier Kemet,
sans se référer au Nil,
serait omettre le cœur même de cette civilisation.
, voici maintenant une représentation du Nouvel Empire : Happy et la nouvelle année : une époque où le pays connaissait à la fois sa grande vague de chaleur, la canicule en fait et paradoxalement la fameuse inondation ! Et cela sans omettre bien sûr, l'apparition de Sothis dans le ciel ...
Voici donc le "Livre pour Sortir au Jour" d'Ani.
Nous sommes bien au British Museum.
Voyez, le netjer de notre thématique tient une feuille de palmier,
cela devait signifier "année" mais également "inondation".
© lien
Ainsi Hâpy fut fréquemment invoqué :
"Salut à toi,
ô Nil, issu de la terre, venu pour faire vivre le pays,
toi qui inondes les champs que Rê a créé
pour faire vivre tous les animaux,
toi qui produis l'orge
et
fais pousser le blé
afin que les temples soient en fête.
Si le Nil est paresseux,
les nez s'asphyxient,
tout le monde s'appauvrit.
S'il se soulève,
le pays est dans l'exultation
et
chacun est en joie".
Le Nil en Ouganda.
Hâpy y régnait bien en maître.
"Maître des poissons,
créateur du blé,
producteur de l’orge, ...
lorsqu’il coule, la terre se réjouit, les ventres jubilent.
C’est lui,
Hâpy qui fait pousser les herbages pour les troupeaux.
Personne ne peut vivre sans lui,
les gens sont habillés avec le lin qui pousse dans les champs grâce à lui.
Il se saisit des deux contrées,
et les greniers se remplissent,
les entrepôts regorgent,
les biens des pauvres se multiplient."
Extrait du Grand Hymne au Nil, aux alentours de 2 200 B.C.E.
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Vous pouvez accéder au chapitre en cliquant directement sur le titre de ce dernier !
→ Hâpy et ses nombreux attributs.
→ "Je suis celui qui répand l'eau pure et vivifiante sur le Double pays".
→ Quelles furent les véritables raisons de la fameuse crue du Nil ?
→ Une véritable déclinaison de couleurs quant à l’Iteru …
→ Tout au long du mois de juillet …
→ Les crues du fleuve finirent par être véritablement maîtrisées.
→ Des périodes chaotiques suite à cette "colère" :
→ L'Itéru, essentiel à leur vie matérielle, mais pas seulement.
→ Quand deux Hâpy liaient le Sema-Taouy.
→ Le rôle d'un bon souverain, prévoir le débit de l'inondation, faire des réserves de grains ...
→ Afin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :
"La crue du Nil est un phénomène qui frappe
d'étonnement ceux qui y assistent ;
et
qui paraît tout à fait incroyable à ceux qui en entendent parler.
En effet,
tandis que les autres fleuves diminuent vers le solstice d'été,
et se dissipent de plus en plus à partir de cette époque,
le Nil,
seul,
commence à croître,
et
ses eaux grandissent de jour en jour
jusqu'à inonder enfin presque toute l'Égypte."
Diodore de Sicile.
Hâpy et ses nombreux attributs.
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Comme :
Egyptian Mythology and Egyptian Christianity, by Samuel Sharpe (1863).
Androgyne avec ce :
Voyez comme il est bien gras et tout autant proéminent du reste ! Notre netjer avait donc un ventre "développé", parfaitement replet même, symbolisant certainement une saine abondance.
"Je suis celui qui répand l'eau pure et vivifiante sur le Double pays".
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