"Vivre" …
"La vie" …
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L’univers des enfants en Égypte ancienne est un domaine assez peu exploité finalement en égyptologie !
Nonobstant, nos anciens ont de tout temps adulé les enfants ...
Leurs enfants !
Nous devons cependant souligner que peu de documents nous sont parvenus à ce jour ! Nonobstant, les témoignages existants nous révèlent un esprit de famille exacerbé ... !
Fut-ce une véritable réalité ?
Était-ce une propagande d'un monde idéalisé, une sorte d'objectif à atteindre ?
Ainsi, quelques papyrus comme celui du scribe Any semble conseiller de se marier très tôt et ce afin de pouvoir donner naissance à moult enfants ! Serait-ce en fonction d'un taux de mortalité enfantine très élevé ? Comme vous le savez ... La "quantité" faisant augmenter bien logiquement la probabilité d'avoir finalement un enfant viable, survivant ... Mais n'oublions pas non plus la parturiente, le risque pour elle demeurait aussi, et ce malgré l'adulation que nos anciens portait à de nombreux netjerou protecteurs !
Une naissance, cela devait être un évènement primordial !
Nonobstant, ce fut également l'un de ceux probablement les plus dangereux dans la vie de toute égyptienne !
Paradoxalement à ces manques d'informations que nous venons de mentionner, partout dans Kemet (Kmt), vous serez à même de trouver des représentations d'enfants, voir même des familles entières :
- Hypogées amarniennes,
- Hypogées à Thèbes,
- Stèles d'Abydos,
- Et bien d'autres évidemment encore,
- ...
Enfant A17 :
Voici une belle statuette d'enfant !
Un garçon d'Époque Tardive !
Turin, Museo Egizio.
© Electa.
Plan de l'article ...
→ Le terme arrivait, inexorablement ...
→ La femme qui avait des difficultés à concevoir un enfant devait certainement faire appel aux nétèrou ...
→ La mère ...
→ Les enfants Égyptiens étaient allaités aux seins de leur mère !
→ Le bon lait ...
→ Le lait douteux ...
→ Mais le manque de lait était encore davantage à craindre !
→ Strabon, auteur gréco-romain ...
→ Les enfants furent le plus souvent représentés ...
→ Le père certainement un modèle pour le jeune garçon ...
→ Donner un nom et survivre ...
→ Cependant, ils se devaient de respecter les anciens !
→ Quelques représentations du monde de l'enfance ...
Le terme arrivait, inexorablement ...
En vérité ...
Là également, peu de chose semble nous être parvenue quant à cet acte essentiellement privé, vous en conviendrez, celui de la naissance ... !
Je subodore que la future maman devait quelque peu s'isoler :
- Sur le toit de la maison par exemple, comme à Deir el-Medineh ?
- Dans une "pièce" de naissance ? Ce qui serait probable au sein de certaine caste ... Aurait-elle alors été construite spécialement pour cet effet et ce à l'extérieur des maisons !
De construction peut être éphémère ? Ce qui du reste pourrait fort bien expliquer le fait qu'aucun exemplaire, à ma connaissance du moins, ne fut découvert ?
- Ou serait-ce dans la première pièce de la maison ?
On aurait effectivement trouvé des décorations relatives à cette supposée salle qui visiblement se faisait l'écho de sujet comme la sexualité, la naissance, ... (Village des ouvriers d'Akhet-Aton / Tel el-Armana d'aujourd'hui, ...) ...
On devait bien certainement y trouver :
- Une natte,
- Un repose-tête,
- Un coussin,
- Un tabouret,
- ...
Voici donc le Hiéroglyphe qui symbolisait une femme en train d'accoucher !
Une scène de naissance au sein de l'Égypte antique.
Nous sommes en pleine période gréco-romaine, 332 BC, AD 305.
L : 18 cm
l : 13,6 cm
Ep : 4 cm
EA 61062
Département de l'ancienne Égypte et du Soudan.
Collection d'étude M. Stead, la vie égyptienne, Londres, British Museum Press, 1986, p 18 à 19.
Les petits objets en pierre de ce type sont généralement considérés comme des essais de sculpteurs … ! Nonobstant, ils peuvent également avoir eu une signification rituelle : moult exemples semblent avoir été découverts à l'intérieur des temples.
Ici, une femme semble vraiment accoucher ! Vous l’aurez compris, les couples "mariés", plus exactement unis aux yeux de la communauté, devaient avoir comme un de leurs objectifs celui d'avoir des enfants, et spécifiquement un fils !
On devait aimer, évidement, avoir une fille ... Toute naissances est ... Cependant la volonté d'engendrer un garçon demeurait bel et bien, souvenons-nous de ce grand prêtre Ptah Pcherenptah !
Avoir un fils permettait ainsi :
- De faire vivre le nom de son père ! Serait-ce essentiellement afin de poursuivre la lignée familiale ?
- De l'inhumer ...
- De veiller à l'entretien de son lieu de sépulture ! Serait-ce afin d'avoir une entité responsable quant aux rituels funéraires (?)
- ...
La femme qui avait des difficultés à concevoir un enfant devait certainement faire appel aux netjerou...
Vous aurez certainement remarqué la multitude de divinités (Liste bien sûr non exhaustive ici...) que pouvait implorer nos anciens, comme :
- Hathor ...
Et comme vous le savez, elle fut bien souvent liée à la fertilité, à la naissance, ... !
Sa forme, celle d'un hippopotame femelle, devait bien symboliser la fécondité ! Expliquant certainement qu’elle devint cette imposante protection quant au monde de l’enfance … Paradoxalement, elle fut bien la compagne "du netjer Seth", l'incarnation même de l'hippopotame mâle, toujours maléfique, ... Thouéris appartenait bien plus au monde domestique, familier en quelque sorte de nos anciens, qu'à celui des temples et des grands prêtres !
Ainsi T3-wrt :
- Et la fécondité,
- Mais aussi, la férocité, quant à la mère défendant sa progéniture !
- ... Elle fut de fait bien la protectrice de l'accouchement, probablement en faisant fuir les mauvais esprits vis-à-vis de l'enfant à naître !
- Bès ...
Le netjer-nain Bès ...
Il partageait pratiquement les mêmes fonctions que Toéris : mieux valait y associer plusieurs netjerout afin de se donner le maximum de chance, cela est bien compréhensible finalement dans cette ère certainement éprouvante ! Elle fut, avec Touéris, une figure bien essentielle de la piété populaire, de la religion des humbles, ...
- La ntrt grenouille, Heket ...
La grenouille était bien un symbole, celui de la fécondité, de la vie, de la renaissance aussi, … ! Elle fut bien une patronne... Celle de l’accouchement… D'ailleurs, je subodore que ses prêtresses (hem netjeret Heket) ont été formées comme des sortes de sages-femmes. De fait, elle était cette protectrice des femmes en couche comme celle aussi du nouveau-né ! Elle était alors, vous l’aurez parfaitement compris, liée aux rites de la naissance … Elle semblait même détenir en quelque sorte, du point de vue de nos anciens, toutes les forces utiles à la vie de la même manière que le fameux fleuve salvateur !
Un symbole de la fertilité …
Elle représentait ce concept égyptien de la résurrection ... Elle aurait donc joué un rôle primordial dans la création du monde.
- Et que dire de Meskhénet, une netjeret hippopotame coiffée d'un utérus de vache ! Elle personnifiait finalement les briques sur lesquelles la mère s'agenouillait, aidée en cela d’une sorte de femme à accoucher ...
- Le nœud magique "Sa" ...
Un emblème divin ...
Ainsi qu’un hiéroglyphe ! Le nœud magique "Sa" sur lequel Thouéris fut toujours appuyée ! Un hiéroglyphe signifiant "protection" !
- Opet liée elle aussi à la fécondité, venant de l'Itéru fécondant le ruban fertile ...
- Apet-Taourt ...
- ... Une bien belle diversité de déités ! Parfaitement liée aux parturientes ! Et qui du reste pourrait certainement trouver une explication dans le fait que la naissance fut l'un des événements les plus dangereux de la vie de toute Égyptienne ! Un phénomène marqué par une très grande mortalité !
Thouéris et Bès, deux divinités protectrices des parturientes !
Décoration d'une frise du typhonium, à Dendérah ...
Image extraite de "Description de l'Égypte", édition Taschen 1994, page 417 ...
Heket ...
Et Meskhenet auraient alors aidé la femme à accoucher ! La mère et le bébé aurait ensuite subi une période de "repos" d'une durée de quatorze jours qui leur permettait de se reposer, de reprendre des forces, d'éviter probablement les infections, le temps que la femme ...
La mère ...
Elle devait certainement s'agenouiller au dessus d'une sorte d'estrade élaborée de deux briques écartées !
L'enfant venait ainsi au monde !
De plus, il devait certainement être aidé par des sages femmes, mais également des proches, comme la famille, ...
Une femme accroupie en train d'accoucher !
Aidé en cela par Hathor et Taoueret.
Temple d'Hathor à Dendérah.
Nous sommes au temple de Kom Ombo !
En cette époque gréco-romaine i.e. Ptolémaïque.
Bas-relief d'un accouchement dans la salle du trésor au temple d'Edfou !
© Rémih.
La futur Maman, en plein travail, était donc accroupie sur un tapis, et l'on plaçait aux quatre coins de la pièce des briques symbolisant les netjerou :
- Nout, netjeret (ntrt) du ciel,
- Tefnout celle de la pluie,
- Isis, vous savez, la belle magicienne !
- Et Nephtys, la parfaite, et la protectrice des défunts ...
"Nous apprenons que, déjà, par son premier cri on peut juger de sa viabilité ;
s'il crie ni, il vivra,
s'il crie mbi, il mourra."
Erman et Ranke, 1994, p 468.
Les enfants Égyptiens étaient allaités aux seins de leur mère !
Et ceci, si on en croit certains auteurs, jusqu'à l'âge de trois ans environ, ce qui du reste me paraît bien tardif !
"Les ostraca peints montrent des femmes allaitant des enfants
dans un pavillon léger aux colonnes ornées d'ancolies
ou
de clématites"
Lynn Meskell, p 91...Pinch, 1994.
Ostracon.
Femme allaitant un enfant !
Louvre.
Coiffée d'une perruque surmontée :
- D'un cône d'onguent ...
- D'une fleur de lotus ... On devine devant-elle probablement un serviteur, présentant des offrandes... Quant à la mère ou la nourrice, elle semble être assise sur un tabouret !
Elle paraît tenir son bébé bien maternellement ... Je subodore même qu'elle lui donnait le sein !
"Modification : zoom "
Une femme s'occupant d'un enfant ...
Souvenons-nous, Thouéris était surnommée la nourrice !
Peinture sur pierre, ostracon daté du 19 ou de la 20e dynastie.
Louvre.
Le bon lait ...
Une attention toute particulière était portée visiblement sur la qualité du lait maternel ! Il y avait des signes qui ne trompaient pas !
Ainsi, s'il se dégageait du lait :
- Un parfum de plante aromatique,
- De farine de caroube,
- ... Alors, ce devait être perçu comme un très bon signe !
"Nous apprenons comment on peut reconnaître à l'odeur la bonne qualité du lait maternel,
comment on peut faire monter le lait d'une nourrice,
et
nous trouvons même un moyen pour remédier aux cris excessifs de l'enfant.
C'est un mélange de graines de la plante schepen
et
de l'inévitable chiure de mouches qui produit ce miracle ;
il va de soi que le second ingrédient n'aura servi à rien,
mais le premier aura dû être d'autant plus efficace, si la plante schepen est la même que celle dont on se sert,
aujourd'hui encore,
dans la Haute-Égypte,
pour endormir les enfants : le pavot."
Erman et Ranke, 1994, p 468 à 469 ...
Le lait douteux ...
A l'inverse ...
Toute autre odeur engendrait le doute ! A tel point que le lait d'une nourrice pouvait fort bien être préféré à celui de la mère. D'ailleurs, un des "métiers" quant aux femmes, qui fut probablement le mieux considéré, devait être la nourrice !
Notons au passage, que le biberon n'existait pas encore en Égypte antique (Quoi que ! )... Ils semblaient tout du moins employer des coupelles de terres cuites à bec allongé ...
Ainsi, de bien étranges statuettes du netjer Thouéris furent cependant découvertes ! En terre cuite elle également ou en faïence...
Creuse ...
Une de ses mamelles est dressée en signe d'allaitement, son extrémité était percée d'un petit trou qu'obstruait un bouchon ! (?) Mais, à quoi pouvait donc bien servir ce type d'objet ? De décoration ! (?) Diverses interprétations probables semblent avoir été exprimées par les égyptologues ! L'une d'entre elle, et non des moindres du reste, voit en ces statuettes de véritables objets prophylactiques ...
Ainsi...
Pense-t-on qu'au jour de l'enfantement, la maman remplissait de lait la statuette ! Le bouchon était dès lors légèrement dévissé : le goutte-à-goutte qui s'en suivait rendait alors impossible, par magie probablement, un quelconque tarissement du lait de la mère.
Mais le manque de lait était encore davantage à craindre !
L'application d'onguents aromatiques sur le dos de la femme était censée y remédier ...
De fait ...
On avait bien besoin de protection divine ...
Strabon, auteur gréco-romain ...
Il avait remarqué ...
Avec ce ressenti exprimant une certaine surprise ...
Qu'en Égypte ancienne, en comparaison avec d'autres civilisations, les enfants étaient élevés au sein de leur propre famille ! Une histoire de moyen, de coût ! (?)
Dans le Voyage en Égypte de Jean Yoyotte / Pascal Charvet / Stéphane Gompertz, livre XVII 2,5 :
"Un des usages que les Égyptiens observent avec le plus grand soin
est d'élever tous les enfants qui leur naissent,
et
de circoncire les garçons
et
d'exciser les filles,
coutume que l'on retrouve chez les juifs qui sont aussi égyptiens d'origine,
ainsi que je l'ai dit à l'endroit où il a été question d'eux."
Les enfants en bas-âges grandissaient sans vêtements, ni chaussures !
Donner un nom et survivre ...
La Maison de Vie servait-elle également de lieu d'enregistrement de cette naissance ?
Une des premières préoccupations après la naissance :
- Une nomenclature qui pouvait être bien courte comme Abi, Toui, To,...
- Ou formant littéralement une phrase entière comme par exemple "Djed-Ptah-iouf-ânkh" signifiant "Ptah dit qu'il vivra" ...
Survivre ...
Certainement une autre des grandes préoccupations, car la mortalité infantile fut particulièrement élevée, surtout lors des premiers mois ... !
Le père certainement un modèle pour le jeune garçon ...
Malgré cela, ce ne fut pas au détriment de la mère ...
Ainsi, dans sa sagesse, et au sein de son papyrus, Any, de la 18e dynastie, conseillait :
"Rends au double la nourriture que ta mère ta donnée.
Porte-la comme elle t'a porté.
Tu as été pour elle une lourde charge, mais elle ne s'est pas lassée.
Sa nuque te porta, elle te donna le sein pendant trois ans.
Elle ne fut pas dégoûtée de ta malpropreté
et
ne se découragea pas, disant : que faut-il encore faire ! "
Les enfants furent le plus souvent représentés ...
- Nus,
- Le doigt dans la bouche, analogie probable au fait de sucer son pouce, typique de l'enfant en bas-âge...
- La "Mèche de l’enfance", comme on le voit avec Ramsès II enfant,
- ...
"Une marque distinctive de beaucoup d'enfants est une natte tressée court, pendant au côté droit de la tête et que nous retrouvons aussi régulièrement sur les statues des dieux, lorsqu'ils sont représentés comme des enfants.
Il ne m'est pas possible d'affirmer avec certitude si tous les enfants d'un certain âge ont porté cette tresse ou si elle constituait, à l'origine, un privilège pour l'enfant appelé à hériter, ainsi qu'on pourrait le croire d'après les tableaux de l'Ancien Empire.
On ignore aussi pendant combien de temps elle était portée, en poésie, le royal enfant à la boucle est mis en opposition avec le garçon de 10 ans,