Dans la Kemet ancienne...
L'ail fut très utilisé !
Il fut distribué avec du pain aux bâtisseurs des pyramides.
Très apprécié...
Les artisans, les employés de pharaons n'hésitèrent pas à refuser de travailler si les rations étaient diminuées. Probablement l'un des premiers conflits, si on en juge le fameux historien Hérodote, sous le règne de Khéops.
L'ail fut déjà reconnu pour :
- Sa force,
- Sa protection contre les maladies... Nous connaissons pertinement aujourd'hui, en tout cas, les quelques qualités intrinsèques de l'ail.
Antibactérien,
Antiseptique,
Mucolytique,
Hypotensive,
Régulateur efficace du système cardiovasculaire,
...
Fut-il alors déjà considéré comme un alicament dans cette haute antiquité ?
En plus du fait qu'il incorporait comme nous le savons cette saveur si caractéristique...
Une plante médicinale...
Souvenons-nous à cet effet du codex Ebers (1550 avant notre ère)…
Ce papyrus long de vingt mètres qui contenait visiblement divers diagnostics avec quelques centaines de formules thérapeutiques. Ainsi, dans une vingtaine de ces formules, l'ail fut représenté à la manière d’un remède, d’un alicament en somme.
Contre le mal de tête…
Les piqûres d'insectes bien nombreux au bord du Nil, dans le Fayoum,…
Afin de calmer aussi certaines douleurs.
…
On en retrouva même au niveau des sarcophages...
Aurait-il aidé le défunt à effectuer son voyage dans le royaume d'Osiris ?
L'ail fut-il vraiment utilisé pour la momification ?
L'était-il également comme un puissant anti poison quant aux morsures de serpent ?
Participa-t-il à entretenir cette force qui érigea tant de constructions pharaoniques ?
- La pyramide de Kheops,
- Celle de Képhren,
- Mykérinos,
- Celles de leurs reines aussi ?
- ...
Scène de moisson...
Hypogée de Sennedjem.
Scènes de la vie agricole dans les champs d'Ialou (Iarou)...
Voyez, Sennedjem est accompagné de son épouse Lynéferi.
Tous les deux moissonnaient le blé !
Règne de Séti I à Deir el-Medineh.
© Arnaud du Boistesselin.
Préambule...
Un petit rappel de ce que nous avons déjà traité sur ce sujet...
Si cela vous est nécessaire !
Pour en savoir davantage sur les paysans, je vous convie donc à suivre les liens : ceux-ci correspondent à des articles édités précédemment !
Qu'avons nous donc découvert, sur ce sujet, dans les précédents articles ?
Tout un programme... !
Que nous venons simplement d'effleurer ici...
→ Article n°1 : les paysans...
→ Article n°2 : la lourde pression fiscale...
→ Article n°3 : les semailles...
→ Article n°4 : l'irrigation et le chadouf...
→ Article n°5 : l'heure de la moisson...
"Le paysan gémit sans cesse,
sa voix est rauque comme le croassement du corbeau.
Ses doigts et ses bras suppurent et puent à l'excès.
Il est fatigué de se tenir debout dans la fange, vêtu de guenilles et de haillons [...].
Lorsqu'il quitte son champ et rentre chez lui le soir, il arrive complètement épuisé par la marche."
Satire des Métiers, Papyrus Sallier II, British Museum, Londres, trad. Vernus, 20011
Enseignement de Khéty…
Des fruits, du poisson et de la volaille, au sein de l'hypogée d'un certain Nakht, Sheikh Abd El-Qurna.
Plan de l'article...
→ La moisson...
→ Au niveau de l’origine de la céréaliculture...
→ Précisions...
→ La diffusion de la culture du blé avait probablement débuté...
→ Au début du Néolithique…
→ Ainsi souvenons-nous...
→ Du blé, de l'orge, mais aussi de la salade, de l'ail...
Moisson...
Mastaba de Ti.
Au sein de ce mastaba se trouve les exemples les plus complets
et
les plus soignés du cycle des céréales !
© Source
Ainsi trois céréales différentes semblent bien représentées :
- Deux variétés d'orge
- Une variété de blé !
La moisson...
Une thématique déjà très importante...
Primordiale même, au cours de cette antiquité...
Kemet...
Comme vous le savez pertinemment, fut considérée comme ayant été le grenier à grains de l’antiquité.
Et particulièrement par l'empire romain, cela fut une allusion bien explicite quant à la richesse agricole de cette contrée.
Au niveau de l’origine de la céréaliculture...
Une étude fut réalisée...
Celle de "Lev-Yadun et al., 2000"...
Elle mentionnait entre autre chose, que ce creuset fut bien situé dans une zone limitée du croissant fertile et localisée autour de l’amont du Tigre et de l’Euphrate, dans les territoires actuels de la Syrie et de la Turquie.
Quand nous parlons d’un croissant fertile, cela correspondrait dixit certains auteurs, à un vaste territoire :
- La vallée du Jourdain,
- Et des zones adjacentes d’Israël,
- De la Jordanie,
- Et de l’Irak, voire même cette bordure ouest de l’Iran.
Voici quelques pro-géniteurs de toutes les cultures, celles-là même qui semblent avoir fondée le domaine du grain au sein du Néolithique :
→ Engrain,
→ Amidonnier,
→ Orge,
→ Lentille,
→ Pois,
→ Vesce,
→ Pois chiche,
→ Lin…
Le lin était arraché !
Cela représente bien sept cultures. Elles furent en fait simultanément retrouvées au sein du périmètre pré-mentionné.
Uniquement du reste à l’intérieur de ce dernier...
Précisions...
→ Le blé tendre dépassait bien cette zone…
→ Il semblerait bien qu’il n’y est pas encore de preuves archéologiques quant aux formes domestiquées de céréales et, de légumineuses.
Pas avant 7300 avant notre ère…
→ Le blé dur devint bien une culture d’importance en Égypte.
Mais uniquement à partir de la période grecque...
2 300 ans avant notre ère (Feldman, 2001)…
La diffusion de la culture du blé avait probablement débuté...
Dans le Nord-Ouest...
Mais tout autant du reste dans le Nord du Levant.
Cette diffusion terrestre sembla atteindre Kemet autour 6 000 avant notre ère !
Cela se poursuivra en toute logique vers :
- La Nubie,
- L’Éthiopie, au sud...
- Ainsi que vers la Libye à l’est...
Les voies maritimes existèrent certainement :
- La Grèce,
- La Crète,
- Le Sud de la péninsule italienne,
- Ainsi que la Sicile,
- ...
Au début du Néolithique…
Il y eu bien probablement une longue période de collecte d’amidonniers sauvages.
Vint ensuite les premiers champs d’amidonniers cultivés sur le nouveau limon de l’Itérou.
D’où apparurent certainement, mais pas forcément dans cette ordre :
- L’émergence des techniques de préparation du sol,
- Mais aussi du choix des semences,
- Des dates quant aux semis,
- Des terrasses,
- Des premières irrigations,
- …
Et on peut aisément imaginer...
Grâce... (?)
A partir des irrigations, apparurent la domestication du blé.
Incorporant certainement une sorte de sélection de la main de l'homme (Déjà !)...
De stockage dans des poteries,…
Je suppute que ce passage de la forme sauvage à celle que je classifierais comme domestiquée, fut particulièrement lente.
D'autant plus ralenti certainement par le simple fait d’une certaine contamination, celle des formes sauvages avoisinantes.
Elles devaient bien pousser spontanément.
A proximité des champs cultivés...
Ainsi souvenons-nous...
De ce bel hypogée...
Celui de Sennedjem !
On pourra dès lors constater qu’ils récoltaient en plus de l’orge et du blé amidonnier, la "Lumière de lune tissée" c'est à dire le lin.
Cet arrachage du lin leur permettait entre autre chose d’utiliser ses fibres. Nonobstant, leurs observations pragmatiques avaient également permis de comprendre qu’ils étaient bien aptes à en retirer de l’huile.
En fonction de l’usage qu’ils en désiraient, la moisson du lin se faisait à différentes périodes de la pousse de la plante.
→ Ils avaient observé que les tiges jeunes, avant la floraison, étaient bien plus souple mais également bien plus jolies afin d’élaborer de beaux vêtements, des draps en toile de lin,…
→ Ceci évidement en comparaison à une plante bien plus âgée, après la floraison, dont les graines leur permettaient d’en extraire de l’huile.
Ainsi...
Des deux mains nous voyons qu’en tirant d’un coup particulièrement sec, il en déracinait littéralement la plante ! Ils créèrent ainsi des sortes de bottes qu’ensuite ils égrenaient bien évidement.
Scène de moisson...
Mastaba de Mererouka.
Ancien Empire.
Salle à piliers...
© Nadine Guilhou.
Le travail se faisait parfois au son d'une flûte !
Les paysans cultivaient donc le lin... Pour toutes les étoffes, des vivants comme des défunts du reste.
Des graines, on tirait bien une huile qui, mêlée à l'eau de saumure et saturée de sel, fut un précieux combustible pour les lampes à mèche.
Du blé, de l'orge, mais aussi de la salade, de l'ail...
Le blé...
L'orge...
Les deux constituaient les cultures les plus répandues sur les terres irriguées par la crue du Nil.
→ Le blé donne une fois broyé une farine. Plus ou moins fine, destinée à la fabrication du pain.
→ Quant aux pâtons de farine d'orge recuite, ils furent certainement mis à fermenter afin de produire la fameuse bière.
Mais les champs produisaient également du fourrage vert comme le trèfle, et, des légumes, principalement exploités près des maisons et sur le haut des digues.
Aux rangs de ceux-ci :
- Des haricots,
- Des pois chiches,
- Ou encore des fèves.
Ail et oignon frais furent très prisés. Et consommés à presque tous les repas.
S'y ajouta des herbes condimentaires comme le persil.
En dehors de la laitue romaine, probablement mangée cuite, et du concombre, les légumes verts furent assez mal connus visiblement.
Les laitues du netjer Min...
Abydos.
Ainsi au sein de l'Ancien Empire...
Des vignobles furent cultivés dans tout le pays ! Essentielles pour le vin du reste...
Les vergers furent également bien nombreux...
Les figues...
Les dattes...
Les grenades... Tous cela semblaient notamment abonder...
Alors, à suivre...
Et j'espère que vous avez pris autant de plaisir à lire mes textes que j'en ai eu à vous les écrire !
La tombe de Sennedjem...
Scènes de la vie agricole dans les champs d'Ialou (Iarou)
(TT1)
Dans le village de Deir el-Médineh.
Le chadouf...
Hypogée d'Ipouy.
Thèbes au Nouvel Empire.
Louvre.
Maquette d'homme utilisant une houe (mr).
2400 av. J.C
Coll. Musée de l'Agriculture ancienne du Caire.
Inv. n° 1461.
© Arnaud du Boistesselin
© C.Décamps
La moisson..
Hypogée de Ménéna !
TT69 à Thèbes, de la 18e dynastie...
Désinences... prochainement sur le même sujet... Les paysans...
- Netjer et génies du grain,
- ...
Afin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :
• Sources...
Collection "Passion de l'Egypte" Editions Atlas 2003
Nadine GUILHOU, UMR 5052 du CNRS, Université Paul Valéry, Montpellier
Jean-Bernard Sacriste, Les champs d'Ialou, Rites funéraires de l'Égypte antique, Orme, 2001
Suzanne Gertsch, Les treize Champs d'Ialou, Isis parle au Monde, S. Gertsch, 1988
Joss et Bob Gastineau, Le lieu du paradis des Egyptiens, L'Histoire de l'Antiquité d'après Bob, Editions Amalthée, 2009
Les artistes de Pharaon, Deir el-Médineh et la Vallée des Rois, catalogue de l'exposition, musée du Louvre, Editions de la Réunion des musées nationaux, Paris, 2002, notice 28, p. 95.
J. Vandier, Manuel d'archéologie égyptienne VI, Bas-reliefs et peintures, Scènes de la vie agricole à l'Ancien et au Moyen Empire, Paris, 1978, p. 1-57, 80-260 et 264-287.
P. Montet, Les scènes de la vie privée dans les tombeaux de l'Ancien Empire, Strasbourg, 1925, p. 180-192 et 199-229.
• Sitographie...
Croix de vie temple d'Horus à Edfou...
Aphorisme...
Ceci pour autoriser et provoquer d'autres pensées !
Aucune prétention...
Ne prétend pas tout dire...
"N'oublie jamais
que l'étranger est ton frère
et
ne passe pas avec ta jarre d'huile sans t'arrêter."
Aménémopé fils de Kanakht...
Au profit de l'éducation de son fils !
Vie, Santé, Force !
(V.S.F)