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Statuette d'Harpocrate...
Le doigt à la bouche avec la mèche de l'enfance.
Bronze à patine rouge.
26e dynastie i.e. de 664-525 avant notre ère...
En hiéroglyphes nous pouvons y lire :
"Khaouesmout fils du père divin Iryiry qu'à enfanté Tadi Bastet".
Fils de la divinité Hathor …
Ihy fut aussi ce netjer-enfant, surtout connu à travers certains textes et monuments à Dendérah, son lieu finalement d’adulation. Dans le mammisi plus exactement.
Lieu de célébration des naissances …
Assimilé à Râ au levant !
Du reste, au sein de quelques inscriptions quant à ce temple, il fut représenté :
- Sous une forme double : Ihy-Noun …
Un nouveau netjer lié à la fameuse et bonne inondation,
- Et également Ihy-Ouab ...
Il fut associé à la purification.
Il aurait été le fils d'Horus de Béhédet (Une antique cité du netjer solaire Horus qui deviendra plus tard, comme vous le savez, Edfou) et d'Hathor, né dans le mammisi ou maison des naissances sacrées du temple d'Hathor de Dendérah.
Deux aspects bien souvent représentés sur un sema-Taouy.
Ils devaient en fait remplacer, et ceci à la Basse Époque, ... :
- L'enfant royal,
- Mais également son Ka !
Temple d'Hathor à Dendérah ...
Ainsi le vit-on également au sein du "Livre pour Sortir au Jour !"
Mais, d’où tirait-il exactement son aspect quelque peu funéraire ?
À la Basse-Époque …
Il fut en quelque sorte syncrétisé par Harpocrate. J'imagine aisément du reste qu'il devait être particulièrement tentant d’assimiler le fils d'Hathor avec celui d'Isis.
Une divinité enfant, munie d'une natte tressée … Significative du monde de l’enfance, elle devait être coupée au moment du grand passage, celui des adultes bien sûr.
Le crâne rasé !
Alors bien souvent …
Il vous arrivera de le voir prenant cet aspect juvénile tout en jouant.
Du sistre…
Il tenait (Parfois seulement) le beau collier Menât.
Vous n’aurez alors aucun mal à le différencier puisque il tétait son doigt et quelque fois même, le sein de sa mère Hathor.
Lié à Horus nous venons de le voir, il le fut tout autant uni à cette belle plante, la fleur de Lotus.
Ainsi le lotus (dont le nom scientifique est Nymphéa cerulea) est appelé dans les textes mythologiques :
- "Plante d'Hobeit",
- Ou encore "plante senenou" (ou senounet) ...
Un enfant nu ... !
6e dynastie, 2350 - 2200 B.C.E.
Sculpture en ivoire.
Louvre, Aile Sully, 1er étage, salle 22 ...
Ancien Empire, vers 2700 - 2200 B.C.E.
Voici donc le fameux Toutânkhamon ...
Sous la forme du netjer Ihy !
Source
Plan de l'article ...
→ Voici donc une entité portant la mèche typique de l'enfance !
→ Ihy possédait une singularité !
→ Ainsi, ce sistre …
→ Le matin de la fête du Nouvel An ...
→ Il devint plus tard un garçon ...
Hypogée de Toutânkhamon ...
18e dynastie ...
Statuette en bois bitumé d'une hauteur de 63,5 cm ...
Musée égyptien du Caire.
Source / Lien
Voici donc notre jeune netjer musicien ...
Le son qu'il semble émettre avec son fameux sistre devrait normalement évoquer les déplacements de la vache Hathor et ceci à travers les fourrés de papyrus.
Un vrai symbole que voilà, celui de la renaissance...
De plus ...
Au sein des textes funéraires on peut s'apercevoir qu'il devait faciliter le voyage du défunt.
Voici donc une entité portant la mèche typique de l'enfance !
Ihi ...
Ce qui signifiait le "Joueur de sistre".
Un "musicien" en somme ...
Il personnifiait en fait :
- La joie,
- La liesse,
- La jubilation et ceci à travers finalement cet instrument, le sistre sacré !
Ihy possédait néanmoins une singularité !
Un attribut en quelque sorte …
Un de ceux qui fit que l’on était apte à le reconnaître du premier coup d’œil.
Ce fut bien cet instrument.
Mais la vraie singularité finalement était le fait qu'il fut normalement réservé aux netjerout.
Comme le fut sa mère du reste, cette grande netjeret Hathor qui devait en posséder un… Souvenez-vous de cette vache déifiée ?
Ainsi, le sistre exprimait visiblement la renaissance du défunt !
Et cela, vous l’aurez évidement bien compris, ce fut le cas lors de représentations sous cet aspect d'Ihy.
Fils d'Hathor et également d’Horus comme nous l’avons déjà exprimé auparavant.
Une romance ?
A la manière de cette porte étroite …
Une de celle par laquelle cet enfant devait passer, afin de naitre.
Un vrai symbole celui de la maternité.
Ainsi, ce sistre …
Un vrai instrument de musique en vérité …
Avez-vous déjà entendu cette expression : "bruit de crécelle" ?
Eh bien voilà ce que l’on devait obtenir lorsqu’on le secouait. Il devait marquer ainsi le rythme.
C'est un son analogue au "bruissement". Celui que devait émettre une vache qui passait dans un buisson de papyrus.
Quant à la mère d'Ihy, la netjeret Hathor, elle agitait son sistre dans l'objectif de repousser les éventuels mauvais esprits.
Alors soulignons une nouvelle fois, cette singularité quant à Ihy et son fameux sistre :
- Essentiellement manipulé par le sexe féminin.
Comme l'était d'ailleurs le ménat souvenez-vous, ...
- Mais également par le pharaon lui même. Et ceci, lorsqu'il souhaitait apaiser la colère des netjerout.
© Annick Borgne
Source / Lien
Il fut bien le seul netjer, donc de "sexe masculin", à tenir en main cet instrument généralement dévolu aux netjerout. En jouant du sistre, Ihy appelait sa mère Hathor.
Le "sekhem" ...
Un sistre-porte...
Un sistre-naos...
"Celui qui exerce la puissance" ...
Il se compose de deux tiges métalliques, ce sont bien elles qui produisent ce son bien spécifique.
En fait, ils devaient certainement venir frapper les parois d'une sorte de caisse de résonnance, à l'aspect d'un temple, le naos : cette "boite" semble être en bois.
Alors...
Cette présence ne vous aura pas échappé, celle de cet orifice.
Que pourrait-on en déduire ?
En fait, il semblerait que ce soit une sorte d'étroite porte.
Tout un symbole finalement !
Puisqu'elle correspondrait à cette issue bien étroite, celle par laquelle l'enfant devait pointer son nez vers la vie terrestre.
Une vraie catachrèse en vérité, celle de la maternité.
La renaissance du défunt sous cet aspect du netjer Ihy, fils d'Hathor.
Le matin de la fête du Nouvel An ...
À Dendérah ...
Pharaon ...
Et sa grande épouse royale...
Tous se devaient de conduire une certaine procession qui faisant suite à l'emprunt d'un escalier, débouchèrent sur le toit du temple.
Féminine...
La reine le fut, bien évidemment, alors elle joua des deux instruments :
- "Seshesh" : celui qui bruisse ...
- "Sekhem" : celui qui exerce la puissance...
Il devint plus tard, un garçon ...
Ihy apparaît ainsi aux parois du sanctuaire de sa mère sous les traits d'un tout jeune garçon, nu, imberbe, la mèche de l'enfance lui pendant sur le profil.
Sobre ...
Ihy fut l'un des rares netjerou à évoluer totalement nu. A l'instar du reste de sa mèche de l'enfance, cette nudité fut bien la marque de son extrême jeunesse.
Il portait de plus souvent son doigt à sa bouche (Autre marque de l'enfance ...).
Figuré généralement tête nue également, comme ce fut le cas aux parois de son mammisi, Ihy portait aussi à l'occasion la double couronne de Kemet (On peut le voir ainsi dans sa chapelle), preuve de sa royale ascendance.
Et tant il est vrai que Dendérah compte parmi une magnifique collection de représentations de cet enfant.
Le sanctuaire d'Hathor comporte aussi de bien curieuses figurations du netjer et de sa mère.
Alors ...
Que penser en effet de cette figuration d'Hathor sous la forme d'un collier ménat posé sur un socle ? Devant lui Ihy accroupi porte encore et toujours le doigt à sa bouche.
Alors, à suivre ...
J'espère que vous avez pris autant de plaisir à lire mes textes que j'en ai eu à vous les écrire !
Source
Mammisi de Trajan ...
Le temple de Dendérah ...
Hathor allaitant son fils Ihy ...
Source / Lien
Dans le temple de sa mère divine, celui d'Hathor, sis à Dendérah !
Un bas-relief du netjer Ihy.
(Associé aux fêtes hathorique il fut "le joueur de sistre" ou "le musicien".
Hathor, la mère et son fils Ihy.
Ils sont ainsi bien souvent représentés sous les formes d'une vache et d'un veau.
Un homme en train de traire une vache …
Un bas-relief de la 11e dynastie au temple de Deir el-Bahari.
Afin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :
Collection "Passion de l'Egypte" Editions Atlas 2003
Dictionnaire de la Civilisation Égyptienne - Rachet Guy - Larousse
Les Dieux de l'Egypte, l'un et le multiple. Erik Hornung, Champs / Flammarion
Pinch, Geraldine (2004) Mythologie égyptienne : Un guide pour les dieux, déesses et les traditions de l'Egypte antique. Oxford University Press.
La Mythologie Égyptienne - Aude Gros de Beler - Editions Molière
Dieux et Déesses de l'Égypte ancienne - Dr. Edouard Lambelet - Editions Lehnert & Landrock - 1989 - Les divinités de l'Égypte ancienne et comment les reconnaître.
Nadine GUILHOU - Janice PEYRE : La mythologie égyptienne.
Ziegler, Bovot, L'Egypte ancienne, Manuel de l'Ecole du Louvre, Paris, 2001, P. 194.
Jean-Pierre Corteggiani, "L'Égypte ancienne et ses dieux", Fayard, p. 280.
Aphorisme ...
Ceci pour autoriser et provoquer d'autres pensées !
Aucune prétention ...
Ne prétend pas tout dire ...
"Nous croyons regarder la nature
et
c’est la nature qui nous regarde
et
nous imprègne."
Christian Charrière
L'esprit contrôle le corps !
La naissance de l’Homme en quelque sorte !
Il était une fois, un temps ou l'Homme s'éveilla ...
Alors, on se devait de ne plus se comporter comme un animal !
Dans la culture égyptienne antique, les humains n'avaient pas ce degré de supériorité sur le règne animal, comme cela est dans notre culture occidentale actuelle ! (Velde 1980, p. 77).
Les humains et les animaux étaient égaux, aux yeux de l'Égyptien !
"Ce que nous faisons dans la vie,
résonne dans l'Éternité"